Mise à jour le 08 novembre 2022
Une décision responsable dans un contexte inédit de crise et d’urgence
La hausse des prix de l'électricité et du gaz, liée au contexte international et à la guerre en Ukraine, impacte très lourdement les finances locales. Les dépenses énergétiques de l’Agglomération devraient ainsi passer de plus de 1,5 millions par an pour l’année 2022 à près de 5 millions d’euros en 2023.
Face à cette flambée historique des coûts de l’énergie, les élus de l’Agglomération du Bocage Bressuirais ont pris la décision de fermer temporairement les centres aquatiques de Bressuire et Cerizay à compter du samedi 3 décembre pour une durée de 2 mois. La piscine de Moncoutant-sur-Sèvre restera ouverte.
Cette mesure d’urgence dans un contexte inédit de crise est une décision responsable pour préserver l’avenir de la collectivité.
HAUSSE DES COUTS DE L’ENERGIE
UN ENJEU NATIONAL AVEC UN IMPACT CONSIDERABLE SUR LES FINANCES DES COLLECTIVITES
L’Agglomération du Bocage Bressuirais et les intercommunalités en général sont directement touchées par ces crises successives sans précédent.
Depuis 2021, les dépenses énergétiques et l'inflation des matériaux ont bondi faisant peser une contrainte forte sur les dépenses des collectivités, tout comme des entreprises.
Les conséquences sur le budget de l’Agglomération sont impressionnantes :
- - Coût de l’électricité : + 160% d’augmentation.
- - Coût du gaz multiplié par 14 pour le mois de décembre 2022 et par 10 pour 2023.
Le prix du MWh (mégawatt-heure) va passer en décembre 2022 de 16€ à 229€ et devrait se stabiliser à 150€ en 2023. En un mois, la collectivité va dépenser en gaz ce qu’elle dépense habituellement en un an.
Les dépenses énergétiques de l’Agglomération vont ainsi passer de 1 510 700€ par an pour l’année 2022 à près de 5 000 000€ en 2023.
Face à cette situation préoccupante rencontrée par toutes les collectivités, l’Etat n’a, pour l’instant, pris aucune décision à la mesure de l’enjeu qui se présente.
Un rapport du Sénat publié le 27 juillet 2022, proposait déjà plusieurs pistes pour aider les collectivités à passer ce cap, notamment :
- - augmenter la dotation globale de fonctionnement (DGF),
- - mettre en place un bouclier tarifaire pour toutes les collectivités qui le souhaitent, indépendamment de leur taille.
Début octobre, les élus de l’Agglomération alertaient le gouvernement sur la capacité des collectivités à investir dans les années à venir et à mener à bien l’exercice de leurs compétences, en votant à l’unanimité une motion en conseil communautaire.
(De gauche à droite : Emmanuelle Ménard, Maire de Bressuire / André Guillermic, Vice-Président aux sports / Pierre-Yves Marolleau, Président de l'Agglomération / Johnny Brosseau, Maire de Cerizay / Roland Moreau, Maire de Moncoutant-sur-Sèvre)
DES SOLUTIONS RAPIDES ET IMMEDIATES A APPORTER
Face à cette situation, les élus de l’Agglomération du Bocage Bressuirais se sont réunis à plusieurs reprises pour étudier les actions à mettre en place à court, moyen et long terme.
Au vu de l’impact de cette crise sur le pouvoir d'achat des ménages, il n’était pas envisageable d’augmenter sensiblement les impôts ou les tarifs d’accès à nos équipements.
Les actions devaient donc se porter sur les dépenses de la collectivité. Dès le printemps, des économies de l’ordre de 600 000€ ont été réalisées sur le budget 2022. Cet été, le centre aquatique Aquadel Cerizay a fermé ses portes pendant 2 mois. Dès le mois de septembre, une analyse a été engagée sur les équipements de la collectivité les plus énergivores, à savoir les piscines et les stations d’épuration. Il va de soi qu’il n’est pas envisageable de fermer les stations d’épuration. Les réflexions ont donc été engagées sur l’ouverture des centres aquatiques.
FERMETURE TEMPORAIRE DES EQUIPEMENTS LES PLUS ENERGIVORES
Cette fermeture temporaire intervient dans une période où la fréquentation est la plus faible de l’année dans les centres aquatiques et où la consommation énergétique est la plus forte.
Elle va permettre à la collectivité d’éviter entre 300 000€ de dépenses énergétiques.
Les plannings de l’apprentissage de la natation vont être revus pour permettre aux élèves de bénéficier du nombre de séances minimum recommandé par l’Education Nationale, à savoir 40 séances d’apprentissage de la natation sur toute la scolarité. Sur cette année scolaire, les élèves bénéficieront ainsi de 8 séances contre 10 prévues initialement.
Les abonnés des piscines vont également être informés. Une prolongation des abonnements sera ainsi proposée.
ET APRES ?
Au-delà de cette mesure immédiate, des réflexions sont également menées :
- - réduction à court et moyen terme de nos consommations énergétiques,
- - arbitrages à prendre concernant nos investissements avec des reports éventuels de certains projets,
- - échanges sur l’exercice de certaines compétences et l’organisation des services.
UNE DECISION DIFFICILE MAIS RESPONSABLE
Oui, cette décision est un choix difficile à prendre.
Oui, c’est une décision qui va générer du mécontentement.
Oui, cette décision va avoir un impact sur les clubs, les habitants et également les agents des piscines.
Mais oui, c’est une décision responsable qu’il fallait prendre sans attendre, dans un contexte inédit de crise que nous connaissons tous, et dans un climat d’urgence pour les finances de l’Agglomération.
La crise actuelle, si difficile soit-elle, ne doit pas arrêter nos projets mais nous obligent à les revoir pour passer ce cap.